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Ecrire...par Colette

[...]Or, si je suis immobile ce soir, je ne suis pas sans dessein, puisqu'en moi bouge [...] un sévice bien moins familier que la douleur, une insurrection qu'au cours de ma longue vie j'ai plusieurs fois niée, puis déjouée, finalement acceptée, car écrire ne conduit qu'à écrire. Avec humilité, je vais écrire encore. Il n'y a pas d'autre sort pour moi. Mais quand s'arrête-t-on d'écrire? Quel est l'avertissement? Un trébuchement de la main? J'ai cru autrefois qu'il en était de la tâche écrite comme des autres besognes ; déposé l'outil, on s'écrie avec joie: "Fini !" et on tape dans ses mains, d'où pleuvent les grains d'un sable qu'on a cru précieux...C'est alors que dans les figures qu'écrivent les grains de sable on lit les mots: "A suivre..."

Colette, extrait de: "Le fanal bleu"

 

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